Réalité, à chacun ses rêves
ISBN : 978-2-9561755-6-8
EAN : 9782956175568
Prix : 15,00 €
Résumé du roman Réalité, à chacun ses rêves :
Cécilie, Clara, Paul et les autres, quelques années après leur première rencontre.
Une vieille dame qui confie une mission à Clara, des pierres semi-précieuses, des rêves cachés par pudeur, par renoncement.
Il n’en faut guère davantage pour entraîner ce groupe d’amis dans une aventure qui va les ramener plusieurs siècles en arrière.
Des guides un peu particuliers se sont invités dans leur périple : les grands explorateurs du nouveau monde.
Exauceront-ils le souhait de la vieille dame ? Retrouveront-ils l’envie de réaliser leurs rêves?
Extraits du roman :
Le ciel était particulièrement bas en ce début d’après-midi d’automne. La brume avait enfin daigné disparaître et céder la place à des nuages qui nous laissaient un peu plus d’espace pour respirer. La météo du jour, peu clémente, allait rendre plus difficile mon intervention auprès des personnes âgées que j’allais visiter. La grisaille et le manque de soleil accentuaient la mauvaise humeur des uns et la tristesse des autres. Je comptais sur Chouquette et Cristal pour m’y aider un peu plus que d’ordinaire.
Chouquette et Cristal étaient mes deux chiens, une femelle labrador noire et un mâle, croisé beagle border collie, à la robe tricolore. Je les avais éduqués pour des interventions un peu particulières auprès de nos aînés, des maisons de retraite le plus souvent, mais également dans certains centres médicaux où j’avais réussi à entrer. Pénétrer tous ces lieux avec des animaux n’était pas évident. Tout le monde admettait l’intérêt de la présence animale aux côtés d’individus fragiles mais personne n’acceptait de franchir le pas. Il fallait déployer des tonnes d’arguments et, dès le premier rendez-vous obtenu après de longues négociations, il était indispensable de prouver que nos interventions étaient justifiées et déterminantes dans l’amélioration du bien-être du public que nous visitions. Mes deux compagnons faisaient des miracles et m’avaient largement aidée à surmonter un certain nombre d’obstacles. L’agressivité sous-jacente des animaux, l’hygiène et les risques d’allergies étaient les principaux motifs de refus que les responsables d’établissements me servaient pour ne pas avouer qu’ils étaient très sceptiques sur les résultats. Dans deux cas, j’avais eu l’idée de proposer des rencontres dans le parc de chacune des institutions. Je pus écarter ainsi les réticences liées à l’hygiène et l’allergie. Quant à l’agressivité, je pus m’appuyer sur la douceur et la bonhommie de mes deux compagnons à quatre pattes pour la rendre injustifiée. Les tous premiers résultats étant indiscutables, j’avais obtenu une certaine forme de crédibilité.
Tout doucement, j’avançais. J’espérais pouvoir compter une demi-douzaine de lieux, clients réguliers, d’ici la fin de ma première année d’activité dans ce domaine. C’était bien peu mais j’étais en train de réaliser l’un de mes rêves les plus chers, ça en valait bien la peine.
Ce rêve aurait-il pris une dimension réelle si je n’avais pas découvert, quelques années plus tôt, des personnes qui n’avaient rien en commun et donc peu de chances de se croiser ? Pourtant, la rencontre eut lieu.
Nous étions neuf. Cette année-là, nous fêtions tous nos quarante ans. Sans doute le seul point commun entre nous à cette époque. C’était sans compter avec les idées farfelues d’un psychologue, Florent Leroy, qui s’était mis en tête de nous réunir. Sans lui, nous serions-nous croisés ? Probablement pas, mais ça, nous ne le saurons jamais. Il nous a rassemblés un dimanche de juin, en Normandie et il a choisi de le faire dans notre ferme, à Simon, mon mari, et moi.
Il y avait Paul, notre ami Paul. Notre ami, car, à cette époque, Paul était le seul du groupe que nous connaissions, Simon et moi. Paul était également le patient que suivait Florent. Il y avait Cécilie, la charentaise exilée dans le Cotentin par alliance que Florent avait rencontrée lors d’une de ses promenades sur la plage. Claire, l’auvergnate en pleine renaissance après une grave maladie, a fait connaissance avec Florent lors de son retour en Auvergne, région d’origine d’une partie de sa famille. Léonie, la québécoise récemment divorcée, venue en France reprendre des forces, sa route a croisé celles de Paul et Florent. Jeanne la guadeloupéenne fuyant son île et son passé, factrice sur une autre île, Oléron, où Cécilie séjournait régulièrement auprès de sa famille. C’est à l’occasion d’un de ses séjours qu’elle s’intéressa à Jeanne. Enfin Kilian, le breton, jeune veuf, ami d’enfance de Cécilie. Bien peu en commun, n’est-ce pas ? En fait, bien plus que les apparences le laissaient entrevoir !
Florent Leroy, psychologue et médecin qui suivit Paul après sa sortie d’un coma dû à un grave accident de voiture, trouva un lien étonnant entre nous. Une légende[1] entendue au hasard d’une journée de travail et Florent s’est senti investi d’une mission. Idée saugrenue qui ne pouvait provenir et être mise en œuvre que par ce genre de personne totalement illuminée auquel il appartenait ? Sans doute, pas certain ! Toujours est-il qu’il est allé jusqu’au bout de son idée et que nous nous sommes retrouvés tous les neuf, seuls ou accompagnés de nos familles. Les neuf unis par deux faits : être tous nés la même année et qu’à chacun d’entre nous ne correspondait qu’un chiffre, du 1 au 9, de par notre jour et mois de naissance ainsi que par la numérologie de notre prénom. Cécilie portait le un, Kilian le deux, Claire le trois, Jeanne le quatre, Paul le cinq, Léonie le six, Simon le sept, moi-même le huit et Florent le neuf. Nous nous sommes tous pris au jeu, parenthèse surprenante et bienfaisante dans notre vie à tous, et avons passé une excellente journée.
Nous aurions pu en rester là. Il me semblait d’ailleurs que les liens s’étaient plus ou moins distendus entre certains membres du groupe au cours de ces six dernières années. Le contact a malgré tout été maintenu.
Cette rencontre, en 2006, a-t-elle changé le cours de nos vies ? A-t-elle eu un impact positif ou non sur ce que nous sommes devenus ? Aurais-je réalisé l’un de mes rêves ? Et mon mari, mes amis, que pensaient-ils de tout cela ?
[…]
Apolline, lumière de ce groupe, était en train de s’éteindre. Pendant combien de jours aurait-elle encore la force de faire briller la flamme qui résistait en elle ? Elle trouva assez d’énergie pour parler un peu. Etendue sur le dos, mains posées de chaque côté du corps sur les draps bien lissés, sa position me fit frissonner. Une perfusion diffusait un liquide transparent contenant probablement un calmant et un anti-douleur. Le visage d’Apolline était tranquille, pâle mais détendu. Sans bouger la tête, elle tourna son regard vers moi. Une étincelle y brilla lorsqu’elle aperçut Cristal et Chouquette.
J’ordonnais à Chouquette de s’asseoir tandis que j’installais Cristal auprès de la vieille femme. Il lécha délicatement la main droite de la vieille dame qui déploya un peu de force pour la soulever et caresser les oreilles du chien. Je ne trouvais rien à dire et me contentais de sourire.
─ Bonjour Clara. Merci de m’amener Cristal. J’ai été très heureuse de faire votre connaissance à tous les trois.
─ Je peux demander l’autorisation de passer vous voir régulièrement si vous le souhaitez, si la présence de mes toutous vous fait du bien sans vous fatiguer.
─ Fais comme tu veux ma belle tant que cela n’est pas une obligation pour toi.
─ Absolument pas, ce sera un vrai plaisir de vous tenir compagnie quelques minutes. Cristal vous a attendue aujourd’hui, alors il sera ravi lui aussi de venir prendre sa dose de caresses.
─ Clara, pourrais-tu faire quelque chose pour moi ? Cela n’a rien à voir avec ton travail ici, mais …
─ Bien sûr, si cela est dans mes capacités, j’en serai ravie. Dites-moi.
─ Je n’en ai plus que pour quelques jours, quelques petites semaines tout au plus. C’est court mais suffisant pour que je te transmette ce que je sais. Mon fils est décédé avant moi, je ne vois que très peu mon petit-fils qui n’est pas dans la région et je n’ai pas revu mon neveu depuis qu’il avait deux ans. Son père, mon frère, s’est installé au Canada avec lui et sa mère.
Une partie de ses propos me semblait étrange. Je ne comprenais pas tout mais je la laissai poursuivre, espérant y voir plus clair à la fin de son histoire.
─ Donne-moi ta main et assieds-toi près de moi. Je suis fatiguée mais si tu as un peu de temps, je dois encore pouvoir te passer le don.
─ Le don ?
Un pâle sourire s’afficha et un éclair malicieux illumina ses yeux gris bleus. Elle fixa mon pendentif, une améthyste que je portais depuis mon adolescence, et poursuivit d’une voix très sûre.
─ Oui Clara, le don. Le don qui permet de redonner un peu de vie à chaque personne qui en aura besoin et qui croisera ta route.
Je ne comprenais pas très bien où elle voulait en venir. Je ne cherchai même pas à en savoir davantage. L’intensité de son regard me subjuguait. Le contraste avec l’état du reste de son corps était tel qu’il devenait impossible de se focaliser sur autre chose. Je sentais mon cœur se ralentir et prendre un rythme de repos inattendu.
[…]
La Genèse d’Arc-en-ciel
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