Résumé du roman Légende, à chacun sa réalité :

Superstition, fatalité ou résultat de notre imaginaire collectif ? Quand une légende s’empare d’un psychologue, les évènements les plus banals deviennent étonnants. Le Dr Leroy a croisé bon nombre de personnes dans sa vie mais il est des rencontres qui correspondent non pas à  des qualificatifs, à  des termes médicaux ou sociaux mais … à  des chiffres! En croisant Cécilie, Kilian, Claire, Jeanne et les autres, en découvrant leur passé et leur région d’origine aussi diverses que la Normandie, la Bretagne, la Charente Maritime, l’Auvergne ou la Guadeloupe, la notion de chiffre va prendre une autre dimension dans sa vie. Il observe et participe à leur présent, il écrit le sien et nous interpelle sur le nôtre.

Spectateur ou acteur d’une légende ? Légende ou réalité ? Ont-ils créé la légende ou sont-ils les fruits de la légende ?

Extraits du roman :

[…]
– Voilà , c’est ici. Nous avons passé de nombreux après-midi ici avec Lucie, moins nombreux que sur la plage, près de la Roche Noire, mais ici, nous y étions plus tranquilles.
– Merci d’avoir accepté de me mener jusqu’ici.
– Je l’ai fait pour Lucie.
– Puis-je abuser et vous demander de nous laisser seuls, mon fils et moi, quelques minutes ?
– Aucun problème. Je vous attends près de la cascade. Vous saurez y revenir ?
– Oui, oui, ça ira.
Toujours aussi sèche et brutale, Jeanne tourna les talons et repartit par le chemin que nous avions dégagé à l’aller. Antoine jouait, les mains dans l’eau, avec les rayons du soleil qui parvenaient à  se glisser jusqu’à  nous. J’en profitais pour sortir de mon sac à dos la petite boite dans laquelle Lucie m’accompagnait depuis notre départ de Brest. Mes doigts tremblaient. Je dus me concentrer pour parvenir à  ouvrir la boite, délicatement. J’ai hésité. J’allais la perdre définitivement en la déposant ici. Mais dans mon cœur, dans les yeux de notre fils, elle vivrait à  tout jamais.

J’ai déversé doucement ses cendres dans l’eau claire. Retour aux sources mon amour. Mes larmes salées et silencieuses se mélangèrent à l’eau de la rivière qui s’était égarée dans ce creux de rocher volcanique. S’était-elle égarée en venant en France ? Je ne le pensais pas mais j’avais tout de même choisi de la ramener auprès de ses ancêtres. Antoine et moi reviendrions lui rendre visite dès que mes moyens financiers me le permettraient à  nouveau. En attendant, elle serait bien là , chez elle, loin de la folie des humains. Repose en paix mon ange, mon tendre amour.

Notre retour pédestre puis en voiture se fit dans un silence encore plus grand qu’à  l’aller, si cela fut possible. Je n’étais ni plus léger, ni plus lourd. J’éprouvais simplement le sentiment d’avoir accompli ce que je pensais être une des dernières volontés secrètes de mon épouse.
Je n’ai pas revu Jeanne avant notre départ pour la France, contrairement à  Justine avec laquelle nous avons passé la dernière journée. Les deux sœurs étaient l’ombre et la lumière, le jour et la nuit, étonnantes par leur complémentarité, leur opposition et le fait qu’elles étaient vraiment très proches malgré leurs caractères si différents.

Le vol de retour vers Paris me laissa un goût bizarre. Je laissais derrière moi autant que j’emportais : un passé et un avenir confondus à  tout jamais.
En entrant dans notre petite maison blanche aux volets bleus du quartier Saint Pierre à  Brest, le vide n’était plus le même, il était moins oppressant, moins agressif.
J’ai appelé Cécilie, une de nos amies que nous apprécions par son autodérision et sa bonne humeur, même et surtout dans les moments difficiles. Je n’aimais pas la solitude, j’allais devoir apprendre, Cécilie m’y aiderait peut-être.
[…]