Entrevues avec Laurence Métayer

Retrouvez Laurence Métayer à l’occasion d’entrevues visuelles, orales ou écrites :

Avril 2014 – Rencontres et Dédicaces Espace Culture Leclerc Querqueville :

Première entrevue orale et visuelle, suite à la sortie publique de Boussole.

Interview de Laurence Métayer mené par Lionel Viala – Radio Flam – 9 mai 2017

Suite à la sortie publique de @ Plus.

2019 : quelques réponses (non exhaustives) à quelques questions (non exhaustives) de lecteurs, amis, connaissances … ou curieux :

Questions plus ou moins classiques…

Pourquoi écris-tu ?

Certains pratiquent un sport, font de la musique, jardinent, bricolent, peignent… Je fais partie de ceux qui écrivent. Je bricole et je jardine aussi mais l’écriture est le moyen d’expression qui me suit depuis de nombreuses années.
Ecrire, c’est m’évader, me glisser dans la peau de mes personnages, repousser quelques limites du correctement acceptable. Je me sens libre lorsque j’écris.
Ecrire, c’est aussi la possibilité d’aborder des sujets qui me tiennent à cœur, de rendre hommage à des êtres ou des lieux qui me sont chers, de m’interroger ou de m’exprimer à travers mes personnages, de transposer, de caricaturer, de partager.

Pour qui écris-tu ?

Très égoïstement : pour moi avant tout. J’ai envie de me faire plaisir, de passer un bon moment, de me faire du bien.
Moins égoïstement : pour ceux qui voudront me lire. En espérant qu’ils passent eux aussi un bon moment, qu’ils découvrent des domaines ou des sujets qu’ils ne connaissaient pas, qu’ils aient envie d’en savoir plus, d’être curieux et s’enrichir ou simplement de s’évader et de ne pas réfléchir, juste de voyager hors de leur quotidien pendant quelques heures.

Depuis quand écris-tu ?

Il me semble me souvenir que j’ai commencé à aimer écrire lorsque j’avais 10 ou 11 ans. Mon tout premier roman a vu le jour pour mes 18 ans et sa fin pour mes 19 ans. Je le trouvais tellement nul qu’il a fini à la poubelle sitôt achevé. Je regrette un peu le fait de ne pas avoir gardé le document pour le document lui-même, pas pour l’histoire. En effet, même si je le pense toujours aussi inintéressant il serait collector (pour moi seule bien sûr!). A cette époque, les livres étaient manuscrits ou, dans le meilleur des cas, dactylographiés sur une machine à écrire, l’ordinateur sortait à peine de l’œuf et était bien trop cher pour que j’en ai un. J’avais utilisé une machine à écrire pour la première fois.
Je dois pouvoir le réécrire, ma mémoire a bien voulu conserver l’histoire. Le style serait cependant très différent, les années l’ont sûrement fait évolué, enfin… il me semble. Mais je ne le ferai pas, aucune envie, aucun intérêt.

Quel sens donnes-tu à ta vie ?

Toute petite fourmi je suis. Pour le monde, je ne suis rien. Malgré tout, j’ose croire que chacune de ces petites bêtes à un rôle, petit mais important, dans le cycle de la vie. J’existe alors j’essaie de vivre chaque jour en tentant d’avoir un bon moment par jour, quel qu’il soit. Je dis j’essaie car parfois, c’est vraiment très compliqué.
Si on est heureux, on a plus de chances de rendre son entourage heureux. Et inversement. Le cercle vertueux.
Ma pensée va en priorité vers mes enfants, mes parents. Préserver et transmettre l’héritage émotionnel positif de mes parents à mes enfants, entre autres, et plus si possible. 

Quelle est ton espérance ?

La petite fourmi que je suis parviendra-t-elle à entrer et rester dans le cercle vertueux et, pourquoi pas, l’agrandir ?
Je ne le saurais que le dernier jour… ou pas, car c’est compter sans la nature très complexe de l’humain et son esprit tordu et torturé.
Bien que je n’y parvienne pas toujours (je suis lucide sur le sujet) je m’évertue à ne pas faire subir aux autres les tourments que je n’aimerais pas vivre. Règle de vie parfois bien difficile à respecter quand la colère, la tristesse et la peur s’invitent dans le quotidien. Que d’énergie dépenser pour les déloger et les obliger à faire place à la bienveillance et la sérénité. En lisant cela, mes ennemis et détracteurs, pour toutes les bonnes raisons qu’ils ont sûrement, doivent probablement s’étouffer. J’espère sincèrement qu’ils essaieront, comme moi et bien d’autres, de chercher et surtout de trouver une arme contre tous ses sentiments qui font plus de mal que de bien.

Alors je souris à la vie le plus souvent possible et espère que beaucoup feront de même. J’ai la naïveté de croire que la joie attire la joie.

J’aspire aussi à plus de calme, de quiétude tout en restant hyperactive. Je ne changerai pas le monde, je peux juste contribuer à ce qu’il n’aille pas plus mal. On utilise souvent à tort le terme progrès pour parler d’évolution. Un progrès pour certains peut être une rétrogradation pour d’autres. Peut-être sommes-nous trop dans les extrêmes dans tout ? L’évolution est inévitable. Faire qu’elle soit un progrès pour le plus grand nombre est une tâche ardue et de longue haleine.

Ma seconde règle de vie est probablement la question que je me pose dès qu’un choix doit être fait, qu’une décision doit être prise : Est-ce que je serais plus heureuse si je fais ou ne fais pas ça, si je dis ou ne dis pas ça, si j’achète ou n’achète pas ça …?

Et J’apprends à prendre le temps !

Le monde et la société, comment les vois-tu ? Sont-ils beaux, insupportables, violents, injustes… ?

Ils sont beaux et moches, doux et violents, tolérants et injustes, passionnants et effrayants, bref ambigus, à l’image de l’humain qui peut être arrogant et bienveillant, égoïste et altruiste tout à la fois. Impossible diront certains !

Alors oublions l’humain et regardons la nature qui nous entoure. Le monde n’est fait que de l’équilibre précaire entre les extrêmes : le jour et la nuit, le soleil et la pluie, le blanc et le noir, le froid et la chaleur, l’infiniment petit et l’espace illimité. Entre ces extrêmes, un nombre incalculable de variations, de possibilité. L’humain est à cette image.

Certains humains s’épuisent à bousculer ces équilibres. Parfois ils y parviennent pour le bien, parfois le mal en sort vainqueur. Notre jugement est influencé par tant de choses qu’il est difficile de savoir qui a tort ou raison avec certitude. Pourtant, il faut bien avancer, faire des choix, se tromper, changer de direction et continuer.

Ouvrir les yeux sur les belles choses qui nous entourent, savourer les petits riens quotidiens peut aider. Moi, ça m’aide !

Non, je ne suis pas écologiste ! J’apprécie le confort et comme la plupart, je l’avoue et je l’assume surtout, je ne serai pas capable de retourner vivre à l’âge de pierre. Tous ces donneurs de leçons qui nous rabâchent à longueur de journée les mots écolo et bio etc… se sont-ils interroger sur la nature humaine, sur eux-même ?

L’humain est un mouton et un révolutionnaire, trouillard et fier, doux et prétentieux. Il est lâche et suis les autres pour ne pas avoir à se démarquer des autres justement. Il est aussi rebelle car il ne supporte pas qu’on lui interdise ou qu’on lui impose des obligations. Dans le mot liberté, il y a droits et devoirs, encore deux extrêmes à faire cohabiter. Certains humains vivent chaque jour en harmonie avec leurs convictions, ceux-là, je les respecte infiniment ; ceux-là ne font pas la une des journaux à sensations ; ceux-là ont trouvé leur chemin de vie, leur équilibre. Devons-nous forcément tous leur ressembler, subir le même formatage et perdre la richesse de notre diversité ? Quand je les rencontre, ils me donnent des astuces, des outils que j’utiliserai peut-être, que j’adapterai parfois à ma propre vision de la vie.

La nature restera toujours la plus forte. L’homme se détruira, s’anéantira, il bouleversera la nature, elle ne sera plus la même mais elle, elle saura s’adapter, elle l’a toujours fait depuis plusieurs milliards d’années, bien avant l’apparition de l’espèce humaine ! L’humain aura-t-il l’humilité de descendre de son piédestal et de faire équipe avec la nature tout en restant un humain ?

Un petit rien d’un grand tout…

Penses-tu que la vie est belle ?

Oui, elle est belle, sans aucun doute. Même s’il y a des jours, des périodes où il est difficile de le penser. Même si elle me fait mal, si j’ai envie de hurler de colère, de douleur, de peur. Oui, elle est belle ! Définitivement BELLE !