Résumé du roman Tout est possible :

Le vieux Charly est mort ! Et alors ?

Qui pouvait imaginer que le décès d’un vieil homme allait permettre de révéler tant de secrets et chambouler autant de vies dans ce petit village du Cotentin ?

De découvertes en surprises, les événements se succèdent dans la vie de Justine, de ses proches et voisins. Le projet professionnel et social qu’elle aimerait enfin voir naître est malmené, doutes et remises en question se bousculent mais tout est possible …

Extraits du roman :

[Je ne comprenais pas leur indifférence, une certaine froideur à mon égard, et ce, depuis mon plus jeune âge. Il me semblait, peut-être à tort, qu’ils étaient plus proches de mes frères et de ma sœur. Jalousie de ma part ? Avec le temps, je pensais avoir dépassé un tel sentiment mais j’ai toujours gardé la certitude d’une distance incontestable entre eux et moi.

Pourtant, je savais, au plus profond de moi qu’ils m’aimaient, j’en suis sûre, je l’ai lu dans leurs yeux. Il y avait tant de choses à lire dans leurs yeux.

Mes frères ? C’étaient mes frères. On se voyait une à deux fois par an, une fête par-ci ou un anniversaire par-là. Heureux de se retrouver, d’échanger le temps d’une journée, d’un week-end puis de reprendre chacun le cours de sa vie. Lorsque nous nous retrouvions, nous avions plein de choses à nous raconter mais pas envie de nous voir plus souvent. Peut-être avions-nous instinctivement peur d’épuiser les sources de discussions possibles trop rapidement. Pas ou peu de jalousie, pas de rancœur, pas d’intimité non plus, nous maintenions une certaine distance qui protégeait la bulle de chacun d’entre nous. S’il arrivait un problème grave à l’un d’entre nous, comment les autres réagiraient-ils ? J’espérais ne pas vivre cette situation, j’avais trop peur d’être déçue par leurs réactions.

Ma sœur, c’était différent. Elle était ou plutôt avait été ma grande sœur, ma nounou. Elle s’était beaucoup occupée de moi lorsque j’étais petite. Les dix-sept ans qui nous séparaient et le fait que Maman s’affairait énormément à la ferme avaient orienté notre vie vers ce mode de fonctionnement.

Puis j’avais grandi et Jeanne aussi. Elle était partie de la maison, elle avait rencontré Olivier, ils s’étaient mariés, avaient eu des enfants. Je n’étais plus le poupon de Jeanne, j’avais perdu ma grande sœur, nos vies avaient pris des chemins différents. Elle vivait à Bordeaux avec sa famille depuis plus de vingt ans. En dix ans, je ne l’avais vue que deux fois, pour l’inhumation de chacun de nos parents. Nous n’étions pas fâchées, non, juste… que nous n’avions plus rien en commun à part quelques années du passé. J’avais été triste pour nos parents mais elle ne me manquait pas, elle ne me manquait plus. J’avais appris à vivre sans elle.

Je chassai mes propres fantômes pour revenir au sujet de ma visite à Annie.]